« Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile. »
Sénèque
Après les articles précédents présentant les émotions et la colère, voici celui présentant la peur.
La peur et les réactions archaïques
En fait, la peur est une émotion que nous connaissons tous ; si nous ne la connaissons pas, c’est soit que nous sommes des extraterrestres, soit que nous sommes coupés de nos émotions (un peu comme certaines personnes qui ne ressentent absolument aucune douleur physique même en cas de blessure grave), et cela peut arriver.
Cependant nous sommes tous différents dans nos réactions à la peur. Cela dépend d’une part de l’état d’énergie dans lequel nous sommes et de l’appréciation que nous avons du déclencheur de la peur.
Schématiquement les peurs vont activer notre cerveau archaïque et conduire à 3 types de réactions (en anglais on les appelle les 3 F : Fight, Flee, Freeze), en partant du niveau le plus haut d’énergie, et en allant vers le niveau le plus bas :
- se battre
- fuir
- se figer sur place
La première réaction peut être confondue avec la colère, et de fait la réaction y ressemble beaucoup en raison de l’agressivité qui la soutient. Avez-vous déjà vu un petit chien qui vient aboyer autour de vous dans le but de vous impressionner et de vous faire fuir ? Si votre réaction montre votre absence de peur et votre volonté de continuer à avancer, il va fuir (il passe au 2° type de réaction : la fuite) ou tenter de vous mordre (la tentative d’intimidation n’ayant pas suffit, il lui faut monter d’un cran le niveau d’agressivité) ; et si vous vous lancez vous même dans une démonstration de force il risque fort de battre en retraite et d’aller se réfugier derrière ses maîtres. Car c’est bien la peur qui est à l’origine de cette agressivité qui oblige les animaux ou les hommes à chercher à intimider dans le but de se faire respecter. Et dans ce cas la peur amène l’énergie et le sang dans le corps afin de lui donner les moyens de se battre.
La seconde réaction, la fuite, est salutaire dans certaines situations présentant un risque et la peur nous incite à y avoir recours ; c’est une réaction demandant également un niveau d’énergie important et ne dit-on pas que la peur donne des ailes ?
Se figer peut avoir 2 conséquences dans la vie sauvage : passer inaperçu des prédateurs qui détectent leurs proies par leurs mouvements ou provoquer un état second avec une sécrétion d’endorphine afin que la mort soit la moins douloureuse possible.
La peur aujourd’hui et ses conséquences ?
En fait, la peur ou plutôt les peurs sont des émotions souvent paralysantes qui ne permettent pas à la personne qui s’y trouve confrontée de trouver les ressources nécessaires pour poser des actions. Et c’est souvent pour retrouver les capacités de changer que des personnes entreprennent un coaching.
Ce serait une erreur de déduire que la peur est une émotion non seulement désagréable, mais aussi parfaitement inutile puisqu’elle nous empêche de bouger, car la peur est une émotion essentielle aux humains. En effet elle nous signale un danger et vise à nous faire prendre des mesures pour nous mettre en sécurité.
Imaginez ce que serait la vie sans peur :
– Si vous n’avez pas peur pour votre vie, vous pourriez rouler à 250 km/h sur l’autoroute,
– Vous pourriez également sauter par la fenêtre du cinquième étage parce que ça irait beaucoup plus vite que de prendre l’escalier.
– Vous pourriez également faire toutes sortes d’infractions puisque vous n’auriez pas peur ni du gendarme ni de la justice….
D’ailleurs il n’y aurait aucun courage à agir sans peur (le courage, c’est de ressentir la peur, d’estimer les chances de réussir, de trouver les stratégies pour les augmenter et d’y aller malgré le risque qui persiste).
Le problème réside dans le fait que la peur n’est pas toujours utilisée dans le seul but de préserver notre sécurité et de nous garder en vie ; bien souvent nous nous trouvons englués par notre peur dans une situation difficile, mais nous n’osons pas en sortir car nous ne savons pas ce qui se passerait après.
D’ailleurs c’est souvent par la peur que nous sommes manipulés. Un de mes coachés qui désirait chercher du travail dans une autre région pour pouvoir suivre sa femme, se trouvait complètement bloqué par la peur de quitter son emploi actuel ; en effet dans son entreprise, il entendait souvent son supérieur hiérarchique répéter « Nous sommes bien au chaud dans notre entreprise car il fait très froid dehors » laissant croire à tous qu’il valait mieux rester à l’intérieur de l’entreprise même s’il y avait des problèmes, puisqu’il était pratiquement impossible de trouver du travail ailleurs, compte tenu de la conjoncture économique actuelle. C’est d’ailleurs ce type de peur que décrit mon collègue et ami Pierre Carnicelli dans un de ses derniers articles de blog « les conséquences de la peur »
De fait encouragés ou plutôt découragés par notre environnement, nous pouvons nous mettre à douter de nos capacités :
- à trouver du travail
- à faire correctement un travail
- à réussir un examen
- à sortir d’une situation même quand elle s’avère catastrophique,
si nous nous connectons à nos doutes et à nos peurs.
C’est certainement la peur de changer qui explique les 5 principaux regrets exprimés par les personnes au moment de mourir, dont Bronnie Ware s’occupe dans le cadre de son travail d’infirmière en Australie ; en effet dans son livre « Les cinq plus grands regret des mourants », elle nous apprend que ces cinq regrets sont :
1° « J’aurais aimé avoir le courage de vivre comme je le voulais, et ne pas vivre la vie qu’on attendait de moi. »
2° « Je regrette d’avoir travaillé si dur. »
3° « J’aurais voulu avoir le courage d’exprimer mes sentiments. »
4° « Je regrette de ne pas être resté en contact avec mes amis. »
5° « J’aurais aimé m’autoriser à être plus heureux. »
Évidemment il est un peu tard pour agir, lorsqu’on se trouve à l’article de la mort. Mais aujourd’hui, vous qui êtes encore loin de cette étape, qu’est-ce qui vous empêche de vivre la vie que vous voudriez vivre ? Qu’est-ce qui vous empêche d’exprimer vos sentiments ? Qu’est-ce qui vous empêche de garder le contact avec vos amis ? Qu’est-ce qui vous empêche d’être plus heureux ?
Et en résumé, quelles sont les envies que vous réprimez, en pensant qu’elles ne sont pas raisonnables, car elles pourraient vous mener tout droit à la catastrophe ?
« Il n’y a qu’une chose qui puisse rendre un rêve impossible, c’est la peur d’échouer »
Paulo Coelho
Connaissez-vous la plus grande peur ?
Il est amusant de constater que la peur de parler en public arrive avant celle de mourir.
Si vous voulez en savoir plus sur cette peur, je vous recommande l’article de ma consœur Karine Aubry : Parler en public : 4 voix pour se libérer sa peur
Nos réactions actuelles face à la peur
Dans notre monde moderne, nous sommes rarement confrontés à des dangers physiques ; les nouvelles formes de dangers ne nécessitent pas normalement la mise en œuvre des réactions archaïques, nous avons dû apprendre à gérer nos peurs différemment. Même en l’absence de dangers physiques, la peur est encore une émotion capable de générer un stress important, et nous y réagissons de façon personnelle en fonction de notre histoire. Chacune de ces réactions a des avantages et des inconvénients et pour vous le démontrer je vais choisir deux réactions opposées :
- certaines personnes vont réagir au sentiment de peur par l’incapacité de faire la moindre action pour changer la situation. On va trouver dans ce groupe de personnes, les perfectionnistes ; en effet avant d’agir les perfectionnistes doivent s’assurer de leur chance de réussir, puisque l’échec n’est pas acceptable à leurs yeux. Ils ont donc peu de chances de se mettre en action rapidement.
- D’autres personnes vont réagir à l’inverse par la mise en action rapide de leur projet ; en effet pour eux les peurs et les doutes sont des émotions insupportables et s’ils commençaient à réfléchir, ça les mettrait au contact de leurs peurs et de leurs doutes. Il leur faut donc tout faire pour ne jamais rencontrer leurs peurs. L’inconvénient dans ce cas est bien entendu de mettre en place une stratégie sans avoir pris le temps d’y réfléchir et de devoir en changer quand ils se rendent compte qu’au final ce n’était pas la stratégie la mieux adaptée pour répondre à leurs besoins. La peur a donc pour ces personnes l’effet inverse que pour celles du premier groupe puisqu’elle va les pousser à agir le plus rapidement possible.
Ces deux réactions complètement opposées sont tout aussi excessives l’une que l’autre. En effet dans les deux cas, c’est la peur qui pilote ces personnes. La différence cependant c’est que les personnes du premier groupe sont complètement conscientes de la peur qui les paralyse, alors que les personnes du deuxième groupe sont persuadées qu’elles n’ont pas peur ; or la peur est bien là, tapie dans l’inconscient, et c’est elle qui va pousser ces personnes à agir le plus rapidement possible.
Il est évident qu’entre ces deux réactions opposées, nous allons pouvoir développer toute une palette de nuances dans notre façon de réagir à la peur et nous allons trouver des stratégies pour y faire face qui peuvent être très différentes.
Comment réagir face à nos peurs
Pour vous délivrer des liens dans lesquels votre peur vous immobilise, vous devez :
- écouter le message délivré par votre inconscient
- vérifier comment assurer votre sécurité minimale
- vous reconnecter à vos talents, à vos capacités de réussite, et à ce que vous aimez…
- poser les actions nécessaires pour avancer
“L’homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites pierres.”
Confucius
De la même façon que la lumière fait disparaitre instantanément les ténèbres d’une pièce, l’amour et la joie font disparaitre la peur et les doutes.
L’EFT vous sera d’une grande utilité pour ressentir une nouvelle énergie qui vous permettra de prendre les décisions qui sont importantes et de poser les actions qui vous permettront d’avancer.
Et si cela vous semble très compliqué à mettre en pratique, faites appel à un coach, qui saura vous aider à trouver vos ressources et vos solutions.
« La seule chose qu’on est sûr de ne pas réussir est celle qu’on ne tente pas. »
Paul Emile Victor
Et si vous n’avez pas trouvé comment sortir de la situation qui la génère, rappelez-vous qu’un coach peut vous donner un coup de main.
Décrypter nos émotions pour les gérer :
Si les émotions vous intéressent, vous pouvez lire :
Les émotions de base et leur rôle :
La colère
Les autres émotions : tristesse, honte, culpabilité
Et pour vous apprendre à mieux gérer nos émotions, je vous propose un atelier par skype durant 3 mois :
Un autre exemple de peur (la peur du rejet) nous est donné par Karine Aubry dans son article « Conformisme et influence sociale » http://www.kolibricoaching.com/management-durable/conformisme-et-influence-sociale/