Aujourd’hui je vais profiter de la concomitance d’événements qui auront lieu mercredi prochain, pour me laisser aller à une réflexion qui fait partie de ma vie depuis bien des années.
Le 2 novembre 2016 sera à la fois le jour des morts (ça c’est plutôt habituel, quoique peu le savent, puisque bon de nombre de personnes confondent le jour des morts et la Toussaint) et l’inhumation d’un des mes amis qui vient de décéder à l’âge de 41 ans, et comme cette date est accessoirement le jour de mon anniversaire, j’avais envie, arrivée à mon âge, de tordre définitivement le cou à tout ce que j’ai vécu durant mon enfance précisément ce jour-là.
En effet ma famille s’est trouvée endeuillée alors que je n’avais qu’un an et demi, par le décès par noyade du jeune frère de maman âgé de 19 ans, et j’ai vécu dès mon 2° anniversaire et tous les autres qui ont suivi, le cimetière et le recueillement lié la disparition de mon oncle et parrain. Je suis donc marquée par la mort depuis mon plus jeune âge et cela a été après bien des peurs durant mon enfance, l’objet d’une réflexion intense animée par le besoin de comprendre ce qu’était en fait la mort.
J’avais commencé il y 5 ans à chercher du coté de nos origines celtes et j’avais trouvé la fête druidique de Saman ou Samain ou Samhain qui marquait le 2 novembre le début de l’année celte. Pour vous permettre de découvrir cette fête, plutôt que de vous résumer les informations trouvées, je vais transcrire 2 articles qui lui sont consacrés.
Le premier est extrait d’une publication d’un chercheur, Philippe WALTER de l’Université Stendhal de Grenoble (que vous pourrez consulter en entier sur le site http://w3.u-grenoble3.fr/cri/textes-ligne3.htm).
Loin d’être une invention d’intellectuels en mal de fantasmes culturels, l’imaginaire celtique possède une réalité indéniable. Il vit sous nos yeux. Il suffit d’être attentif à ses rythmes et à ses images, venus du fond des âges. La plupart des fêtes qui ponctuent encore notre calendrier remontent à de vieilles célébrations médiévales qui étaient elles-mêmes, le résidu assimilé par le christianisme des vieux cultes celtiques. Des mythes accompagnaient ces fêtes. Ils étaient primitivement la base des croyances religieuses des peuples celtiques. Grâce aux mythologues, on commence à mieux comprendre leurs étranges résonances. Si les Bretons donnent à novembre le nom de miz du, le « mois noir », c’est parce que le déclin du soleil et l’envahissement de la nuit marquent la fin de la saison claire et le début de l’hiver. Dans l’intervalle des deux saisons (le 1er novembre) se situe une fête que les irlandais nommaient Samain. Au fil du temps médiéval, cette fête est devenue la Toussaint précédant la commémoration de tous les Trépassés (2 novembre). Pourquoi ?
La nuit du 1er au 2 novembre marquait, pour les anciens Celtes, le début d’une nouvelle année. Ils pensaient que cette nuit-là, les portes de l’autre monde étaient ouvertes. Ainsi, les vivants pouvaient impunément pénétrer dans l’au-delà, tandis que les revenants et les fées envahissaient pour un temps le monde des humains. Cet échange entre les deux mondes, cette circulation des âmes, marque les nombreuses légendes de la Toussaint. On peut même dire qu’il est au cœur de tout l’imaginaire celtique. Naturellement, le christianisme médiéval allait chercher à s’approprier cette vieille fête celtique. En 737, le pape Grégoire III eut l’idée d’une office en l’honneur de tous les saints qui ne pouvaient être fêtés dans l’année. L’idée de la Toussaint était née mais pas encore la date. C’est seulement en 837 que Louis le Débonnaire ordonna que cette fête de tous les saints fût célébrée le 1er novembre en Gaule et en Germanie. Le jour des morts (ou commémoration des défunts) est d’institution plus tardive encore puisqu’il remonte à la fin du Xème siècle lorsqu’un abbé de Cluny invita tous ses couvents à prier le 2 novembre pour les âmes du Purgatoire. Pour le christianisme, les deux fêtes des saints et des morts sont bien distinctes mais, dans l’esprit populaire, la Toussaint et la Fête des Morts se confondent. Elles ne font que recouvrir les restes de la vieille fête celtique des revenants ou des fées. De nos jours, la nuit de la Toussaint au 2 novembre reste riche de légendes archaïques. En Bretagne, la crainte du « Char de la Mort » hante encore parfois les esprits. « La légende de la mort chez les Bretons armoricains » d’Anatole Le Braz fourmille de contes, légendes et anecdotes sur ce char mystérieux, lancé à toute vitesse dans un bruit infernal, vide de conducteur et de passagers, que les voyageurs égarés rencontrent pour leur malheur. On dit en effet que ce char est celui de la Mort (Ankou en breton) et qu’il emporte tous ceux qui le verront. Et vous aurez bien sûr reconnu l’origine de Halloween.
Le deuxième article accessible sur le site http://calendrier.celtique.free.fr/) nous donne des informations intéressante sur le deuil.
Pour les Druides, c’est donc le début d’une nouvelle année, mais c’est un temps qui se situe hors du temps. A cette période, toutes les forces de la nature sont descendantes et convergent vers le centre de la Terre. Ce moment où tout meurt dans la nature est le mieux choisi pour se relier à la mort. Saman est un moment particulier où le temps et l’espace, le monde visible et invisible communiquent. Il est consacré à la rencontre entre les habitants de ce monde et ceux du Sidh, l’Autre monde. Il faut distinguer l’Autre Monde de l’Au-delà. L’Autre Monde est un monde intermédiaire jouxtant souvent le nôtre. Ses habitants peuvent en sortir ou y entrer et même y inviter des humains. C’est le monde des dieux par opposition au monde des hommes. C’est un monde sacré dont les habitants sont immortels et qui peuvent se trouver n’importe où à n’importe quel moment. L’Au-delà est le monde mystérieux où vont tous les humains après leur mort et d’où personne ne revient. Cependant, la mort n’était crainte que dans l’acceptation de son enseignement. La crainte de la fin en apparence suscite la prise de conscience de la dualité de la vie, et cette prise de conscience représente le premier pas vers la quête de la Connaissance. Le rituel a lieu la nuit. On symbolise le passage nécessaire par la mort en éteignant le feu, puis en le rallumant. Pendant ce moment où le feu est éteint et où on est plongé dans l’obscurité la plus complète, on peut ressentir et prendre conscience de l’absence de la Lumière, de la réalité et de la consistance de la Nuit, de notre nuit intérieure. Mais c’est aussi par le feu allumé dans l’obscurité que l’on peut percevoir notre Feu intérieur renaissant. Le cérémonial de Saman vise aussi à honorer les Ancêtres et à établir un contact avec les disparus, considérés comme source de conseil, de sagesse et d’inspiration, car pour la traversée de la période obscure qui s’annonce, il nous faudra une lumière qui éclaire nos pas. C’est pourquoi, à cette période où la Porte est ouverte, nous pouvons solliciter d’être guidés par des Âmes supérieures. C’est également un moment propice pour apporter notre aide spirituelle à ceux qui ont quitté ce monde. Cependant, le cheminement des âmes défuntes dans le monde spirituel est fonction de l’état de conscience qu’elles ont atteint au cours de leur vie. Plus leur conscience a été coupée du monde spirituel, plus ils sont perdus. Leur attention est toute tournée vers la terre. C’est seulement de la terre qu’ils pourront être aidés à prendre leur envol vers les sphères spirituelles. Cependant, il est utile de préciser que dans ces deux cas (demande d’inspiration et aide), il s’agit bien d’une pratique spirituelle qui n’a rien à voir avec le spiritisme. D’autre part, le rituel de Saman étant particulier, il est traditionnellement réservé aux druides; il n’est pas ouvert à l’extérieur comme peuvent l’être, parfois, d’autres cérémonies. Ce moment hors du temps est un seuil entre l’ancienne et la nouvelle année. Il nous permet de nous débarrasser de ce qui nous entrave, de nos « branches mortes ». Nous pouvons enterrer quelque chose qui symbolise ce dont nous voulons nous débarrasser ou bien faire le deuil. En retournant à la Terre, nos « branches mortes » retournent ainsi dans le grand cycle de la vie.
Mais aujourd’hui, il y a parfois une mauvaise compréhension de la notion de « Faire le deuil ». Elle est souvent présentée comme une résignation fataliste, un renoncement ou une volonté délibérée d’oublier un événement douloureux ; et de ce fait quelque chose qu’il faudrait plutôt éviter. Pourtant, « Faire son deuil » est l’acceptation consciente d’une des grande Loi de la Vie, celle qui fait que tout ce qui naît est appelé à mourir, qu’un jour nous perdrons des êtres chers, et que nous disparaîtrons nous-même à notre tour. C’est la première grande Loi à apprendre car toute l’orientation de notre vie dépend de la conception que nous nous faisons de la mort.
Saman est aussi une période de rupture, abolissant l’ordre et la structure du monde; et permettant au chaos de les mettre en valeur et de les rendre ainsi confortables psychologiquement. Dans le passé, cette période de libération et de désordre était aussi manifestée extérieurement: Les hommes s’habillaient en femme et inversement, les barrières des champs étaient démontées et jetées au fossé, on déplaçait les bêtes du voisin dans un autre pré, les enfants faisaient des facéties,… Il y a une survivance édulcorée et dénaturée de cette fête dans Halloween. C’est le temps de la vieillesse, de la mort, des ancêtres. Cette période est placée sous le signe du Scorpion, signe de la mort et de la transformation.
J’ai récemment lu le livre « Le test : Une expérience inouïe, la preuve de l’après-vie ? » écrit par Stéphane Allix où il était troublé à la fois par les révélations faites par les médiums mais aussi il faut bien dire par les difficultés de son père décédé à nommer les 5 objets que Stéphane Allix avait placé dans son cercueil juste avant l’inhumation.
Et c’est là que mon ami Fabien intervient pour me glisser sa propre perception à travers ce qu’il a confié à Romain. Fabien est décédé dans la journée de mercredi dernier ; or, il avait promis de contacter après son décès un de mes amis et collègues, Romain, que je lui avais présenté et qui a la particularité de voir les énergies y compris celles émanant des décédés, et il peut quand il laisse la place à cette capacité, être en mesure de saisir ce que ces décédés disent. Donc mercredi en fin d’après-midi je reçois un grand choc en lisant un message de Romain m’informant du décès de Fabien, décès confirmé dans l’heure suivante par un message émis à partir du portable de Fabien et signé de sa sœur. Fabien n’a que 41 ans et c’est quelqu’un que j’apprécie et que j’accompagne depuis que j’ai eu à le coacher durant sa formation de coach en 2009-2010 ( En effet j’étais chargée en tant que master d’accompagner 2 groupes de futurs coachs et de coacher 3 d’entre eux durant leur 6 mois de formation). Je suis avec Romain une des personnes qui est là pour lui apporter un soutien lorsqu’il traverse des périodes de doute intense lorsque ses problèmes de santé s’aggravent. Il connaissait les facultés de Romain aussi lui avait-il promis d’aller le voir dès qu’il serait mort. Et il a tenu parole, Romain sentait depuis le matin une présence non habituelle sans en distinguer l’origine, puisqu’il était concentré sur les rendez-vous qu’il avait avec ses clients. Et il reçoit dans l’après-midi tout comme moi un message émis depuis le portable de Fabien annonçant son décès ! Comme il était à ce moment avec une de nos collègues, psychologue, douée elle aussi de capacités extra-sensorielles, ils décident de prendre le temps de se connecter à cette âme afin de l’écouter. L’échange avec Fabien a duré environ une demi-heure et les 2 personnes présentes entendaient parfaitement ce qu’il leur expliquait. Fabien était quelqu’un plein d’humour, le rire a été présent durant la totalité de cet échange. Et pour répondre aux interrogations de Stéphane Allix, sur les difficultés de son père à nommer des objets bien terrestres, Fabien a expliqué par exemple en montrant l’horloge dans la pièce qu’il pouvait la voir mais qu’il n’en connaissait déjà plus l’usage et qu’il était incapable de dire quelle heure il était, d’ailleurs il ne comprenait déjà plus vraiment ce qu’était le temps.
Donc mon message du jour est bien un message de joie, la mort fait intégralement partie du cycle de la vie, comme nous l’enseigne Samain. Il y a bien survivance de notre être profond après notre mort et par conséquent la fête des morts n’implique pas d’être un jour de tristesse, même si cette tristesse est tout à fait normale après une séparation brutale.
Le deuil n’est pas l’oubli, c’est pourquoi le temps ne change rien à l’affaire. Le deuil c’est accepter qu’effectivement il y a une séparation, une perte énorme et un vide créé par le décès de notre enfant, de notre parent ou de notre ami, et décider en même temps de voir celui qui est décédé à travers toutes les joies qu’il nous a apportées plutôt qu’à travers la tristesse de la séparation. Si l’expression « faire son deuil » agace prodigieusement certaines personnes endeuillées à commencer par Luc Ferry qui l’exprimait haut et fort, je pense qu’il s’agit d’un malentendu sur la conception de ce qu’est faire son deuil. Ce n’est pas de la résignation, ce n’est certainement pas une forme d’oubli, c’est au contraire rendre hommage à ce qu’était la personne et la remercier de tout ce qu’elle nous a apporté durant son passage sur terre. Imaginer que le personne qui vient de décéder, puisse trouver agréables nos larmes et notre tristesse car cela lui permettrait de mesurer ainsi l’intensité de l’amour qu’on lui portait, n’est qu’une projection de nos pensées terrestres ; au contraire la personne qui part est minée par notre tristesse et elle aimerait savoir que ceux qu’elle laisse sur terre sont heureux, en sécurité et vivent ce qu’il y a de mieux pour eux.
Je te dis au revoir Fabien et bon voyage dans l’au delà, merci pour tous nos échanges passés et peut-être pour nos échanges futurs si je fais quelques progrès en communication
Très bel article !
Il m’a mit les larmes aux yeux…
Merci Mélody