La Tristesse
La tristesse est rarement un des raisons pour lesquelles on vient me consulter ; en effet soit la personne a subi une perte et elle considère sa tristesse comme normale et parfaitement justifiée, soit elle la nie car c’est bien connu, il faut être fort dans la vie et ne pas se laisser aller à des émotions de fillettes.
Et pourtant la tristesse apparaît régulièrement au cours des consultations et cela semble complètement normal quand on regarde ce qu’est cette émotion (ou ce sentiment, si il se prolonge dans le temps) .
La tristesse est une émotion qui est liée à une perte :
- perte d’un être cher par décès ou par séparation
- perte d’une situation réelle ou prise de conscience qu’une situation souhaitée ne pourra pas se produire
Elle fait partie intégrante du processus de deuil. C’est une étape indispensable qui vient quand on a visité toutes les émotions précédentes, avant de pouvoir accéder à l’acceptation.
Il est donc particulièrement important d’identifier la situation générant la tristesse :
- soit il s’agit d’une perte récente : un être cher, son emploi, son logement…, auquel cas il est tout à fait normal de ressentir cette émotion et de la considérer comme faisant partie intégrante du processus en cours d’acceptation de la perte. Et plutôt que d’essayer de refouler ces accès de tristesse, il est important de les accueillir et même d’y consacrer du temps. Une de mes collègues évoquait le décès de son père et ses essais infructueux pour juguler sa tristesse ; sa solution a été de s’autoriser à consacrer tous les jours un temps déterminé pour pleurer son père à heure fixe ; et le fait de s’autoriser ces moments quotidiens de tristesse, les ont fait dégonflés très rapidement.
- soit il s’agit d’une situation ne comportant pas de perte majeure ; dans ce cas il est fort probable que la situation vient d’entrer en résonance avec une histoire ancienne vécue par vous-même alors que vous étiez beaucoup plus jeune (souvent entre 0 et 7 ans). Cette tristesse est celle d’un petit enfant qui vit une situation très éloignée de la situation idéale dont il rêve que ce soit avec ses parents, ses frères et sœurs, son instituteur, ou tout autre personne faisant autorité (une nounou, un proche de la famille…). Cette tristesse n’a jamais été purgée puisque la situation idéale attendue par ce petit enfant ne s’est jamais produit ; et ce petit enfant continue d’attendre de la part de son entourage ce qu’il n’a pas eu enfant, de l’attention, de l’amour, de la reconnaissance, de la justice, ….
Dans tout les cas, la situation doit être reconnue et acceptée comme ne correspondant pas à ce qu’on aurait souhaité, pour qu’un processus de deuil se mette en oeuvre.
Contrairement à ce que pensent les personnes qui viennent de subir une perte difficile, la tristesse n’a jamais pour vocation de durer. Elle n’est que transitoire pour nous faire prendre conscience qu’il faut accepter cette perte, et cela peut demander du temps !
Le message de la tristesse est toujours la nécessité d’accepter cette perte, ou la réalité de cette situation actuelle… afin de pouvoir passer à une nouvelle étape de notre chemin de vie.
Concernant le deuil d’un proche décédé, je vous renvoie pour plus d’information sur le processus du deuil à l’article du psychiatre Dr Christophe Fauré , il a donné aussi une conférence très intéressante sur le processus du deuil quand on perd un être très proche pour l’INREES : https://www.youtube.com/watch?v=aIuL7GTSnXM
Quand les enfants sont confrontés à un deuil, il existe pour vous aider :
- une conférence du Dr Marcel Ruffo https://www.youtube.com/watch?v=QeUg0hD6A3Q
- un article http://www.psychologies.com/Famille/Enfants/Epanouissement-de-l-enfant/Diaporamas/10-histoires-pour-parler-de-la-mort-aux-enfants
- un article conseillant des livres destinés aux enfants http://www.lexpress.fr/styles/diapo-photo/styles/enfant/en-images-dix-livres-pour-expliquer-la-mort-a-son-enfant_1320697.html
- et deux livres particulièrement intéressants pour vous aider à parler de la mort aux enfants
La Honte et la culpabilité
Ce sont deux émotions que nous ont apprises nos éducateurs (parents, grands-parents, instituteurs et autres personnes faisant autorité) dans le but positif de nous éviter de refaire des erreurs (il s’agit généralement d’une violation de valeurs) et faire de nous des êtres capables de vivre en société.
Le problème est qu’il ne s’agit pas d’erreurs dans l’esprit des protagonistes, mais de fautes et la plupart du temps elles sont considérées comme irréparables et irrattrapables ; on va donc devoir en porter le poids durant un temps indéfini, et en général jusqu’à la fin de notre vie. Ces deux émotions sont donc potentiellement extrêmement destructrices pour tous ceux qui les éprouvent, et pour tout arranger elles n’aident pas non plus les personnes envers lesquelles ces « fautes » ont été commises et perturbent même sérieusement les qualités de relation.
Quelle différence faites-vous entre ERREUR et FAUTE ?
L’erreur est due à un manque de compétence ou de connaissances sur le sujet considéré. Faire des essais et par conséquent des erreurs est donc un processus normal faisant intégralement partie de l’apprentissage ; en effet pour apprendre, on doit tester différents mode de fonctionnement, certains avéreront inadaptés ou mal faits et doivent être rectifiés pour éviter des ennuis ultérieurs.
Le processus à mettre en œuvre suite à une erreur c’est de se sentir responsable de ce qui vient de se passer et capable tout d’abord de réparer cette erreur et éventuellement le préjudice subi par un tiers, ensuite de définir clairement dans sa tête un nouveau mode de fonctionnement permettant d’éviter l’erreur que l’on vient de commettre.
Se sentir coupable au contraire implique la mise en œuvre d’un sentiment d’impuissance et donc l’impossibilité de pouvoir réparer quoique ce soit. Et comme on ne peut pas réparer, ce sentiment peut être entretenu indéfiniment. Notre éducation judéo-chrétienne est une grande pourvoyeuse de ce sentiment de culpabilité et donc d’impuissance.
Une faute a un caractère intentionnel et implique de savoir que le processus qu’on va réaliser est inadapté ou interdit selon les critères définis par notre environnement social ; c’est évidement très relatif, car cela varie d’un pays à un autre. Cependant le caractère intentionnel de la faute exclut donc toute action réalisée sous pression d’un tiers faisant autorité ou toute action subie (entre dans cette catégorie tous les abus subis).
Cependant à la faute est associée souvent une idée de sanction voir de punition car nos éducateurs ont souvent considéré l’erreur comme une faute, c’est-à-dire quelque chose que l’on doit réprimer à tout prix ; cependant cela ne favorise pas le processus d’apprentissage car cela crée chez beaucoup la peur de faire des erreurs et le sentiment d’impuissance.
La honte
Il s’agit d’une erreur ou d’une faute (puisque les 2 concepts ont rarement une limite claire dans l’esprit des personnes) qui a été commise :
- soit sous les regards d’un ou plusieurs tiers
- soit en imaginant qu’un tiers pourrait le savoir
Le sentiment d’humiliation fait partie de la catégorie de la honte.
Cette émotion ou ce sentiment implique toujours le regard réel ou potentiel des autres et la peur du jugement.
Les conséquences de la honte sont donc bloquantes pour la personne qui l’éprouve et il est particulièrement important de désactiver le caractère destructeur des évènements qui l’ont créée.
Pour se libérer de ce sentiment de honte, il est important
- d’accepter d’avoir fait une erreur ou d’avoir subi un abus (qu’il soit d’autorité ou à caractère sexuel ou d’un autre type), en étant plus jeune, car nous n’étions pas à l’époque en mesure de faire autrement
- et de constater que là maintenant nous avons les qualités les compétences et la force physique pour faire autrement si une telle situation se représentait.
La culpabilité
La culpabilité est une émotion cousine de la honte ; leur grande différence réside dans le fait que la culpabilité se vit seul vis-à-vis de soi-même.
La caractéristique d’une personne habituée à se sentir coupable de ne jamais rien faire suffisamment bien à ses yeux et à celui de son entourage ; ce fait elle est souvent extrêmement manipulable par son entourage (du moins une partie) qui a très bien compris comment manier la culpabilisation en appuyant sur les valeurs qui sont importantes pour elle et en lui montrant que si elle prend telle décision qui n’arrange pas son entourage, elle n’agit que par pur égoïsme. Et son entourage n’a de cesse de lui rappeler ses valeurs de partage, de respect de l’autre, du respect de l’engagement pris il y a plus de 10 ans, d’aide aux plus démunis qu’elle, de franchise, de loyauté familiale ? Inutile de vous dire que c’est la proie idéale des manipulateurs de tout poil qui l’amèneront à prendre une décision qu’elle ne souhaite pas et à tenir ses engagements.
S’il vous arrive de ressentir de la culpabilité, mieux vaut vous libérer au plus vite de ce sentiment tellement encombrant.
Au mieux ce sentiment encombre vos relations avec la personne à qui vous avez porté un préjudice (sans le vouloir), au pire il fait de vous une proie pour les manipulateurs.
Pour s’en libérer, il est important comme précédemment en face d’une action ayant vraiment créé un préjudice à un tiers :
- d’accepter d’avoir fait une erreur car vous n’aviez pas envisagé toutes les conséquences négatives de vos actions,
- de réparer éventuellement si quelque chose est réparable ou de vous excuser
- et d’en tirer les leçons pour agir différemment.
Si vous vous sentez coupable d’avoir été abusé, car les adultes vous ont clairement refilé la responsabilité de ce qui s’est passé, prenez conscience qu’à l’époque, vous n’aviez pas la possibilité de vous défendre ou d’agir autrement ; de toutes façons vous étiez trop jeune pour être tenu responsable de vos actes, face à des adultes qui auraient dû vous protéger.
Et je vous rappelle une phrase de Saint Thomas d’Aquin « À l’impossible nul n’est tenu » (Nullus tenetur ad impossibile), phrase qui m’a bien aidée à prendre du recul par rapport à toutes les obligations que j’étais sensée remplir à une certaine époque. Rappelez vous donc que personne ne peut avoir l’obligation de réaliser un acte si celui-ci n’est pas réalisable, pour cette personne particulièrement ou à plus forte raison par n’importe qui.
Une BD intéressante sur la culpabilité est à lire sur le blog de Fannys https://fannys.fr/j-arrete-de-culpabiliser/
Pour toute information complémentaire (notamment réclamer l’e-book promis dans ma newsletter du 22 décembre 2014) ou pour prendre un rendez-vous de travail, vous pouvez me joindre par mail : marie@coaching-harmonique.fr ou m’appeler au 06.20.41.20.81 du lundi au vendredi de 8h30 à 9h30 (en dehors de ces horaires ou en cas d’indisponiblité, veuillez me laisser un message indiquant la nature de votre demande, vos coordonnées et vos disponibilités afin que je puisse vous rappeler).
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